En 1922, après les difficultés du C-1 et de nombreux retards dus à des problèmes d’approvisionnement, les essais purent commencer, mais après le C-3 terminé plus rapidement. Dans cette version, Juan de la Cierva revient au mono rotor, mais à cinq pales cette fois. Les pales sont rigides et l’axe est fixe ; afin de contrecarrer les couples de dissymétrie de portance et de précession, le contrôle en roulis est censé être assuré par une action différentielle des volets de profondeur, malheureusement, cette solution ne sera pas efficace. Les essais du C-2 et du C-3 ne seront pas concluants, mais l’ingénieur très volontaire obtiendra les premiers succès avec le C-4.
Emilio a réalisé une maquette de cet appareil dont les caractéristiques sont les suivantes :
Diamètre rotor : 1060 mm
Moteur OS .25
Masse : 1400 Grammes
Pales montées sur lames flexibles.
Contrôle du roulis par inclinaison de l’axe rotor (fixe sur le réel).
C’est maintenant une institution, le club « Los Halcones, el Jimenado » à Murcia, organise tous les ans au mois de juin, la seule réunion d’autogires en Europe à ma connaissance.
Les spécialistes de la discipline s’y réunissent pour faire évoluer leurs modèles et partager leurs expériences.
Pour cette treizième édition, il était possible de voir évoluer toutes les configurations possibles : rotors bipales, tripales, quatre pales et même huit pales pour le Cierva C1 ; quant aux motorisations, les moteurs glow sont toujours présents en deux ou quatre temps malgré une évolution vers les brushless ; quelques grands modèles bénéficient de moteurs à essence mono ou bicylindres.
En matière de configuration, la majorité des rotors est à contrôle direct, tandis que les maquettes comme le Pitcairn ou le Kellet sont à axe fixe et gouvernes classiques comme l’appareil grandeur.
L’équipe de l’ARCM (Murcia), Miguel et José-Manuel avaient apporté ce Kellet K2 au 1/5, moteur 30 cm3 ; don de Jesus Ortéga
Jesus Ortega avait préparé un autre Kellet K3, mais le modèle n’était pas finalisé et c’est son Pitcairn PCA-2 « Miss Champion » qui a fait le spectacle. Le modèle a été remotorisé avec un Saïto .100cu, 4 temps plus puissant. » Je ne me lasse jamais de cet maquette ».
Emilio Cabesas présente chaque année un nouveau modèle, souvent des fuselages plats dont la fabrication est simplifiée au maximum (ce qui devrait inciter les amateurs à tester la formule). Il s’agit ici du Pitbull équipé d’un rotor bipale en balancier comme le réel. Moteur glow .46cu.
Angel Villalba (d’Albacete) a piloté quatre autogires électriques : un Cierva C4 avec rotor tripale, deux Cierva C30 et un modèle de voltige à moteur propulsif.
Et pour terminer ; Le Cierva C1 de l’ARCM (en cours de mise au point) et un grand Cierva C30 première version, équipé d’un 30 cm3 ; ainsi que le prototype d’Alfonso.
Encore une belle réunion que nous souhaitons retrouver l’année prochaine !
Remerciements à Emilio Cabesas pour les commentaires et à Juan Pedro pour les photos.
En matière d’autogires, il n’y a pas des solutions simples car ces dernières cachent de nombreux pièges ; c’est le cas des rotors rigides et (ou) à axe fixe.
Le premier : la dissymétrie de portance. La vitesse de la pale « avançante » s’ajoute à celle de la cellule, mais elle se retranche pour la pale « reculante » . Etant donné que la portance varie en fonction du carré de la vitesse on se rend compte du malaise ! Si on compose les vecteurs du vent relatif, il apparaît que l’incidence diminue pour la pale « avançante » et augmente pour la pale « reculante ». Dans ce cas, la portance varie proportionnellement à l’incidence. Il existe une seule combinaison où ces deux moments de signe contraire s’annulent, mais cela ne se produit qu’après de savants réglages, pour un régime de vol bien défini et applicable à des modèles très légers.
Le deuxième : le couple de précession. Le rotor en rotation se comportant comme un gyroscope, ce phénomène apparaît de façon très brutale à tout changement d’assiette. Par exemple, pour un rotor tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, le couple de précession bascule le rotor vers la droite lorsque l’autogire cabre. Le couple de précession est proportionnel au moment d’inertie polaire du rotor et au carré de la vitesse de rotation.
Le troisième : Le couple de renversement de l’hélice qui incline l’autogire à droite dans notre cas.
Les solutions :
La première idée qui vient à l’esprit est de doter l’autogire de deux rotors superposés tournant en sens inverse, et dont les phénomènes ci-dessus s’annulent. Juan De Le Cierva en fit l’amère expérience avec son « C1 » étant données les interférences entre les deux rotors et leurs vitesses de rotation différentes.
Toutefois, en matière de modèles RC, cette solution fonctionne bien pour des modèles légers (voir le « C1 » d’Emilio Billet N°179).
Mais il y a d’autres solutions comme les rotors en tandem ou engrénants style hélicoptère « Kolibri »; cette dernière, imaginée par Georges Chaulet et baptisée « Synchrogyre » étant la plus astucieuse et efficace.
Les premiers vols eurent lieu à Bondues dans les années soixante-dix à l’occasion d’un symposium hélicoptères et ce malgré des conditions météo peu favorables.
Ci-dessous : quelques années plus tard à Guyancourt, Georges à gauche …. Et moi !
Depuis, l’eau a coulé sous les ponts, les autogires modèles ont fait d’énormes progrès (articulations de battement, contrôle direct, lanceurs électriques, etc.).
Emilio Cabezas qui réalise en Espagne des modèles simples, économiques et efficaces a remis la formule au goût du jour en réalisant ce modèle :
Les rotors sont rigides.
Commandes radio : – Direction, – Profondeur. – Gaz. On lance les rotors avec une poulie et une ficelle qui se déroule au décollage.
Détail du mécanisme de synchronisation . remarquer la poulie de lancement du rotor.
Caractéristiques :
– Moteur : Enya 40 (6,5 cc) – Helice : 11″ x 5″ – Masse : 1.850 grammes (réservoir vide) – Diamètres des rotors : 1300 mm – Corde de la pale: 55 mm – Epaisseur du profil: 6 mm – Profil: Clark Y modifié – Incidence pale: 0º à l’intrados
Des modélistes amateurs (dans le sens noble du terme) prennent la peine et le plaisir de créer et de mettre à disposition gratuitement tous les éléments nécessaires à la réalisation de maquettes en PAPIER, capables de rivaliser avec leurs homologues en plastique. Avantages de la maquette en papier : prix de revient quasi nul, possibilité de redimensionner les planches en 1/72ème ou 1/43ème ou autre, réalisation d’exemplaires inexistants en version maquettes plastiques.
La méthode consiste à rechercher une documentation aussi précise que possible, puis à dessiner le modèle à l’échelle et enfin le modéliser en 3D à l’aide de logiciels « ad-hoc ». A partir de cette base les planches « à découper » sont imprimées sur des papiers de différents grammages avec tous les détails, couleurs, trames et effets de trompe l’oeil. Les seules difficultés sont le rendu des teintes aluminium et les surfaces non développables, mais les résultats à cette échelle son très probants
Caudron C-109 au 1/33iéme
Philippe RENNESSON n’est pas à son coup d’essai : voir son CAUDRON C-109 au 1/33éme dont le moteur en étoile est également réalisé en papier, roues en carton légèrement aplaties sous la masse de l’appareil !
Pour en revenir aux autogires, Philippe nous présente en avant première le CLINOGYRE à l’échelle 1/66ème et la version au 1/33éme encore plus détaillé est en cours de gestation. Pour les intéressés, l’article, la notice et les planches à télécharger sont disponibles sur son site :
NOTA : Le Clinogyre était un appareil expérimental élaboré en 1931par les ingénieurs Odier & Bessières à partir d’une cellule de CAUDRON C-193. Le but était de disposer d’un dispositif hypersustentateur constitué d’un petit rotor à pales vrillées évitant le décrochage responsable de nombreux accidents à l’époque. Les résultats furent probants : descente sous 45°, arrêt en quelques mètres. Malgré ses qualités, mais au détriment de la vitesse maxi, le projet fut abandonné. Un article détaillé de la technique de cet aéronef a été publié dans « Hélico-Revue » N°122 Avril 2016 ; il sera bientôt réédité sur ce blog.
Crédit photos : Philippe RENNESSON
SUITE : Le CLINOGYRE au 1/33.
Le mois dernier, Philippe a dessiné la version au 1/33, mais il s’agit du F-A JSJ cette fois. Ce deuxième prototype était monoplace avec une décoration différente.
La version Beta non décorée permet de finaliser la conception et apporter les dernières modifications nécessaires avant le modèle définitif
Version Beta avant le modèle définitif.
Et voici la version définitive : envergure 360 mm c’est déjà un beau bébé.
Commençons par un peu d’histoire : après avoir construit quelques avions classiques et hanté par les accidents dus au décrochage (appelé à l’époque « Perte de vitesse »), l’ingénieur Juan de la CIERVA conçut en 1920 le premier autogire, le C1. Cet appareil sera le premier d’une longue lignée.
Le C1 a été élaboré à partir d’un fuselage de Deperdussin monoplan 1911 dont la voilure a été remplacée par deux rotors superposés tournant en sens inverse. Cette disposition était sensée annuler les couple de précession et de dissymétrie de portance. les contrôles de lacet et tangage étaient assurés par des gouvernes conventionnelles et le roulis par une surface verticale située au dessus du rotor. L’appareil ne donna pas satisfaction car le rotor supérieur tournait à 110 tr/mn et le rotor inférieur à seulement 50 tr/mn ; phénomène dû aux inter-actions entre les deux rotors. Juan de la CIERVA s’orientera par la suite vers les mono-rotors et obtiendra son premier succès avec le C4.
Le modèle d’Emilio a été simplifié au maximum dans le même esprit que son C-6 : fuselage « planche », rotors à axe fixe et commandes conventionnelles pour le lacet et le tangage ; il n’y a pas de commande de roulis et la surface verticale au dessus des rotors n’a donc pas été utilisée.
Cette vue de profil fait parfaitement illusion !Photo d’époque du VRAI C-1 la ressemblance est frappante.Autorotation face au vent, ça marche mieux qu’en 1920 !Le C-1 en vol (image extraite d’une vidéo).
Caractéristiques :
Diamètres des rotors : 800 mm
Nombre de pales : 2 x quatre
Corde : 50 mm
Epaisseur : 6 mm
Profil : plan/convexe genre Clark Y
Calage des pales : 0° par rapport à l’intrados plat.
Sens de rotation vu de dessus : inférieur anti-horaire, supérieur horaire.
Masse d’une pale : 20 grammes
Calage de l’axe rotors : 10° à cabrer.
Radio : trois servomoteurs (direction, profondeur, gaz).
Maquette du C-1 exposée au musée des quatre vents.Vue de 3/4 AV du vrai C-1 en 1920, les nombreux haubans n’ont pas arrangé les choses..Le plan en « bleu » qui a servi au dépôt de brevet.
Après une année d’interruption due au virus, le club « Los Halcones » (les faucons), reprend son activité le 5 juin 2022 et parvient à réunir dix pilotes et une quinzaine de modèles. Le terrain se situe à El Jimenado (province de Murcia, Espagne). Malheureusement un fort vent a perturbé la fête et seuls des grands modèles puissamment motorisés ont bravé la tempête ; à l’exception toutefois de quelques téméraires qui s’en tirent sans trop de dégâts
Miguel et José arrivent en force avec un très grand CIERVA C-19 équipé d’un bicylindre essence, l’autogire tournera même un peu de voltige :
Travail d’équipe pour le démarrage !Le C-19 en cours d’assemblage.C-19 dans le vent.
C’est ensuite au tour de leur CIERVA C-30 équipé d’un moteur de 35 cm3
Le faux moteur a été réalisé par impression 3D ; indispensable pour un C-30.Le passage « à l’anglaise » permet de remarquer le moteur.Détails des commandes de rotor et de l’arbre de transmission du lanceur.
Angel eut bien des soucis avec ses CIERVA C-4 et C-30 électriques plus légers ; mais il se rattrapera avec son BENSEN et son C-30 quand le vent se sera calmé.
Le Gyrocoptère au parking.Et en vol.Le C-30 électrique n’a pas failli.
Mais la grande surprise vient une nouvelle fois de Jésus qui avait abandonné provisoirement ses belles maquettes pour un modèle de vol circulaire (VCC). Les deux câbles isolés électriquement actionnent l’axe rotor (piquer/cabrer) en commande directe ; ce qui est nouveau et les gaz se contrôlent via un module électronique.
Le KELLET YG-1B au sol, on remarque les deux câbles isolés.Jésus et Emilio au démarrage.Passage bas, on ne s’imagine pas qu’il s’agit d’un modèle VCC à fuselage planche.Pas de doute, c’est bien du VCC !
Emilio avait amené son Synchrogyre (en souvenir de notre ami Jojo Chaulet), et sa semi-maquette du CIERVA C-1, mais ces modèle très légers sont restés cloués au sol. Ils feront l’objet d’une description en détail de des prochains billets.
Autogire à rotors inter-synchronisés baptisé « Synchrogyre » par Georges Chaulet.Emilio est très heureux de son CIERVA C-1 à fuselage planche.
Pour terminer en beauté, voici quelques photos prises sur le paddok :
Vincente & filsLes deux C-30 de Miguel-José
A l’année prochaine pour une meilleure météo !
Remerciements à Emilio pour les photos et les commentaires.
La découpe laser a révolutionné l’assemblage des modèles d’avions et de planeurs : il n’est plus nécessaire de tout retoucher, il suffit d’assembler, d’infiltrer la colle et le tour est joué ! Désormais, les autogires ne sont plus oubliés avec l’arrivée du kit de C-30 chez Astik-Models.
Le kit comprend tous les éléments découpés et les accessoires :
Principe de l’assemblage :
Ossature terminée avec le faux moteur :
Les pales sont dotées du profil SG 6042 avec bord d’attaque en bois dur :
Un des profils les plus adaptés aux rotors d’autogires modèles réduits est sans conteste le SG6042 habituellement réservé aux planeurs F5B et autres machines de compétition (voir billet N°139). La fabrication par « Aerobalsa » en 52 mm de corde aurait été reprise par « AstikModel ». Les caractéristiques de cet intéressant profil seront développées dans un prochain billet.
Le C-24 de José a donc été équipé de ces nouvelles pales et les caractéristiques du modèle ont été modifiées comme suit :
Le diamètre rotor passe de 1380 mm à 1560 mm
La masse unitaire des pales passe de 50 Grammes à 87 Grammes
Les affaires reprennent en Espagne ; normal, c’est la patrie de l’autogire !
Emilio avait déjà conçu il y a bien longtemps un modèle baptisé « DC Gyro » de conception simple et efficace qui a permis à de nombreux modélistes de piloter un modèle accessible à commande directe du rotor (voir billet N°64).
Voici un modèle encore plus simple avec ce C-6 à fuselage « planche » et axe rotor fixe. Sa conception permet une charge rotorique de seulement 12,3 g/dm² ; garantie de bonnes qualités de vol. Les pales sont articulées en battement avec butée basse.
Bien entendu, l’électrification peut s’effectuer sans problème pour en faire un « parkflyer » original.
Modèle au sol, on remarquera la commande de roulis par ailerons commandés par câbles.Servomoteurs apparents sur le fuselage plat.Cette vue en vol montre bien l’agencement des composants … De surface !
CARACTERISTIQUES :
Rotor à 4 pales diamètre 1000 mm
Pales 50 x 475 mm, Profil Clark Y, épaisseur 6 mm, masse unitaire 25 grammes.
Ailes : Envergure 700 mm, palettes 85 x 190 mm, profil symétrique, épaisseur 8 mm.
Masse totale : 970 Grammes
Moteur Thunder-Tiger 15, 2 temps, 2;5 cm3
Charge rotorique : 12,3 Grammes-dm²
Commandes : Ailerons, direction, profondeur, gaz ; soit quatre voies.